Le programme de la journée d’hier a également été très intense. La mission était le thème central de la catéchèse. Celle-ci découle de la nécessité du cœur de communiquer Jésus aux autres et est un signe de l’authenticité de notre foi.
Entretemps, la célébration du sacrement de la réconciliation allait bon train dans le magnifique parc “Quinta da Boa Vista” où le Pape lui-même a confessé cinq jeunes. Le parc abritait également la “Feira vocacional” : une exposition festive de 100 stands où les jeunes ont l’occasion de découvrir la vie de l’Église.
L’archevêché de Rio a été le théâtre de la rencontre privée du Pape François avec quelques détenus, six garçons et deux filles : une autre étape de l’itinéraire du Pape au cœur de la souffrance des jeunes. Une jeune détenue, particulièrement émue, a chanté pour le Pape et lui a lu une lettre au nom de ses compagnes de prison. Le Saint-Père a prié le Notre Père avec les jeunes détenus et leur a dit : « Plus jamais de violence, seulement de l’amour » avant de les exhorter à regarder de l’avant.
Du balcon de l’archevêché, le Pape François a ensuite récité l’Angélus, et s’est adressé à la foule qui priait avec lui en disant : « Les enfants et les personnes âgées construisent l’avenir des peuples ; les enfants parce qu’ils feront avancer l’histoire, les personnes âgées parce qu’elles transmettent l’expérience et la sagesse de leur vie ». Le Pape est parti de cette citation du document d’Aparecida, pour souhaiter une bonne fête aux grands-parents. En effet, au Brésil comme dans beaucoup d’autres pays, le 26 juillet, mémoire liturgique des saints Joachim et Anne, coïncide avec la fête des grands-parents.
Le déjeuner du Saint-Père a aussi été un moment de rencontre : douze jeunes de tous les continents ont en effet partagé le repas avec lui. Un repas long, qui a duré plus d’une heure et demie. « C’était très émouvant – a déclaré Philip Thomson, de la Nouvelle-Zélande – lorsque le Pape nous a demandé : “Pourquoi, tandis que vous déjeunez avec le Pape, d’autres personnes ont faim ?” Il nous a fait comprendre que nous avons une grande responsabilité, celle de partager cette expérience avec d’autres et d’être des témoins vivants du Christ ».
Enfin, sur la plage de Copacabana, a eu lieu la “Voie Sacrée”, comme les Brésiliens appellent ici le Chemin de Croix. Les méditations des 14 stations, centrées sur les nombreuses tragédies de l’humanité contemporaine, ont été lues par plusieurs jeunes.
À la fin de la représentation, le Pape François a poursuivi la réflexion qu’il avait commencée depuis quelques jours déjà avec les pèlerins qui participent à cette JMJ et avec tous les jeunes du monde entier : « Personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa vie ». Évoquant le “mandat” que le bienheureux Jean-Paul II, au terme de l’Année Sainte de la Rédemption en 1984, avait confié aux jeunes en leur remettant la Croix afin qu’ils la portent dans le monde “comme le signe de l’amour de Jésus pour l’humanité”, le Pape François a rappelé que « depuis lors, la Croix a parcouru tous les Continents et a traversé les secteurs les plus variés de l’existence humaine, en restant presqu’imprégnée des situations de vie de beaucoup de jeunes, qui l’ont vue et l’ont portée ». Puis le Pape a posé trois questions aux jeunes : « Qu’avez-vous laissé sur la Croix, vous, chers jeunes du Brésil, en ces deux ans durant lesquels elle a sillonné votre immense pays ? Et qu’est-ce que la Croix de Jésus a laissé en chacun de vous ? Et, enfin, qu’est-ce que cette croix enseigne à notre vie ? ».
Le Pape a alors expliqué le sens de la Croix de Jésus dans la vie de l’humanité. Il a affirmé que « dans la Croix du Christ, il y a la souffrance, le péché de l’homme, aussi bien que le nôtre, et Lui accueille tout avec les bras ouverts ». La Croix – a poursuivi le Saint-Père –, est « la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter ». S’adressant directement aux Brésiliens présents au Chemin de Croix, le Pape a déclaré : « Le premier nom donné au Brésil a été justement celui de “Terre de la Sainte Croix”. La Croix du Christ a été plantée non seulement sur la plage, il y a plus de cinq siècles, mais aussi dans l’histoire, dans le cœur et dans la vie du peuple brésilien et en de nombreux autres peuples. Nous sentons le Christ souffrant proche de nous, un de nous qui partage à fond notre marche. Il n’y a pas de croix, aussi petite ou grande qu’elle soit, de notre vie que le Seigneur ne partage pas avec nous ». Dans la dernière partie de sa méditation sur le Chemin de Croix, le Pape a invité les jeunes à choisir, chacun pour ce qui concerne, parmi les personnages du récit évangélique de la Passion, celui auquel il veut ressembler : « Et toi, comme lequel d’entre eux veux-tu être? Comme Pilate, comme le Cyrénéen, comme Marie ? ». Il les a ensuite exhortés à la confiance dans la Croix du Christ, au pied de laquelle nous pouvons déposer « nos joies, nos souffrances, nos succès ». Enfin, le Pape François a assuré que « nous y trouverons un Cœur ouvert qui nous comprend, nous pardonne, nous aime et nous demande de porter ce même amour dans notre vie, d’aimer chacun de nos frères et de nos sœurs avec le même amour ».
Chémin de croix