Le 27 janvier 2015, Son Excellence Monseigneur Raffaello Martinelli, évêque de Frascati, a ouvert, dans la cathédrale, le procès di béatification de Chiara Lubich, fondatrice de l’Œuvre de Marie – Mouvement des Focolari, qui passa dans ce diocèse une grande partie de sa vie et qui y est morte le 14 mars 2008. Durant les sept années qui se sont écoulées depuis – selon les données fournies par le Mouvement des Focolari – plus de cent-vingt-mille personnes ont visité les lieux où Chiara Lubich a vécu et où son corps repose à présent.
Depuis quelques mois le Conseil Pontifical pour les Laïcs a entrepris un approfondissement des figures des fondateurs de mouvements ecclésiaux et de communautés nouvelles dont la cause de béatification est en cours – ou dans certains cas déjà conclue – en demandant aux responsables actuels de ces réalités associatives internationales leur impression sur la cause de béatification ainsi que leur expérience personnelle aux côtés de ces témoins du Christ des temps actuels.
« Le retour de Chiara Lubich à la maison du Père, le 14 mars 2008, a été accompagné par les déclarations de personnes communes et célèbres du monde entier, différentes par credo religieux, culture, extraction sociale, âge, mais unanimes dans la constatation de la présence de Dieu en elle, au point de considérer son héritage “l’une des plus grandes bénédictions spirituelles de notre temps” ». Ainsi s’exprime Maria Voce, actuelle présidente de l’Œuvre de Marie - Mouvement des Focolari, en relisant les événements qui ont conduit à l’ouverture du procès de béatification. Elle continue : « Au cours des années qui ont suivies, le souvenir de sa personne et la communion avec elle dans la prière sont restés constamment vivants. Dans le monde entier l'anniversaire de sa mort est rappelé avec des initiatives en sa mémoire et avec la célébration de l'Eucharistie. Chaque année plusieurs milliers de personnes visitent, à Rocca di Papa, sa tombe et la maison où elle a longtemps vécu. Accueillant à travers ces signes une véritable odeur de sainteté, l'Œuvre de Marie (Mouvement des Focolari) a retenu nécessaire et opportun d’en promouvoir, en tant qu’acteur, la cause de canonisation. La demande d’ouverture a été signée le 7 décembre 2013, jour du soixante-dixième anniversaire de la consécration à Dieu de Chiara – considéré comme la date de naissance du Mouvement des Focolari – et a été présentée à Mgr Raffaello Martinelli, Ordinaire du diocèse de Frascati, en tant qu’Évêque compétent ».
L’expérience di vie personnelle de Maria Voce avec Chiara Lubich a généré en elle ce souvenir et cette réflexion :
« Chiara a reçu de Dieu un grand charisme de communion et d’unité, auquel elle a répondu avec obéissance, fidélité, radicalité. Elle nous a montré par le témoignage de sa vie évangélique comment construire l'unité, comment aimer vraiment, en accueillant l'autre tel qu’il est et en acceptant patiemment le moment juste pour marcher ensemble. J’ai vu réalisé en elle un amour "sans mesure", qui ne connaissait ni conditions ni frontières, une caractéristique qui a laissé en moi un souvenir impérissable. Chiara était une personne extrêmement simple. Elle laissait transparaître la joie évangélique de la rencontre avec Jésus. Sa vie était imbue de paix et d’un optimisme surnaturel. Elle a traversé avec sérénité l’océan de douleurs et de difficultés qui s’est présenté à elle tout au long de sa vie : elle nous montrait seulement la lumière et ne nous faisait jamais rien peser, même en nous communiquant ce qui lui arrivait. Les dernières années de sa vie j’ai eu la grâce de pouvoir être à ses côtés pour le travail de mise à jour des Statuts généraux de l'Œuvre de Marie, à travers lesquels elle indiquait le chemin à suivre et les objectifs à atteindre, le regard fixé sur la fraternité universelle, et en partant toujours de la vie concrète. Tout en elle était vie et chaque norme naissait de la vie et devait être capable d’engendrer la vie. Il y avait en Chiara une conscience lumineuse et profonde que, pour produire le bien, cette "petite plante" devait être solidement enracinée dans le terrain de l’Église. Par ailleurs, Chiara avait un amour immense pour l’Église qu’elle a toujours fait connaître et aimer comme une mère, et à laquelle elle a su donner au fil des ans les preuves d’une obéissance héroïque, en accueillant immédiatement toutes les mesures, avec une gratitude infinie chaque observation et comme un don de Dieu chaque approbation. Je suis convaincue qu’au-delà de sa grandeur spirituelle viendra également en relief sa capacité de comprendre les signes des temps ainsi que la profondeur culturelle, théologique et doctrinale de sa pensée ».
