Assemblée plénière CEF: discussion sur les femmes dans l'Église

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Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille.

Mgr Ulrich : « Trouver comment associer davantage les femmes au gouvernement de l’Église »

Source: La Croix

Réunis à Lourdes pour leur Assemblée plénière jusqu’au 9 novembre, les évêques doivent discuter dans l’après-midi du mercredi 5 novembre de la place des femmes dans le gouvernement de l’Église.

Pour Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, qui pilote le comité Études et Projet sur « Hommes et femmes », l’épiscopat ne peut en rester à une réflexion théorique mais doit pouvoir avancer des propositions très concrètes pour associer davantage les femmes au gouvernement de l’Église.

Dans quel contexte avez-vous lancé cette réflexion des évêques sur la place des femmes dans le gouvernement de l’Église?

Mgr Laurent Ulrich: La réalité de la présence des femmes dans l’Église ne me semble pas assez soulignée. Je m’étais formulé cette question et j’ai été heureux de lire dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium du pape François cette invitation à ce que la place des femmes dans des postes à responsabilité soit plus visiblement acceptée dans l’Église, que leur prise de participation à la vie de l’Église soit rendue manifeste.

Il ne faut pas que, sous prétexte que la porte du sacerdoce leur est fermée, toute autre piste pratique soit écartée. Tout ne se résume pas au prêtre dans la vie de l’Église. J’ai aimé entendre Anne-Marie Pelletier (NDLR: exégète invitée mardi 4 novembre pour parler des rapports hommes/femmes dans l’Église à partir des Écritures) rappeler que ce que Dieu veut manifestement, c’est un témoignage conjoint des hommes et des femmes.

Nous confions déjà des responsabilités à des femmes et ce n’est pas pour bien faire, mais pour tenir compte du témoignage évangélique qui soit celui d’une Église d’hommes et de femmes.

Les prêtres comme les évêques doivent veiller à ce que ce témoignage soit complet, qu’il ne se limite pas à une moitié de l’humanité. La vocation du prêtre, c’est d’être au service de toutes les vocations.

Nous bénéficions déjà de tout un argumentaire sur la place des femmes dans l’Église – beaucoup ont réfléchi à la question – mais il nous faut aujourd’hui réfléchir à des propositions pratiques.


Par exemple?

Mgr L.U.: Donner plus de place aux femmes dans l’enseignement, dans la responsabilité théologique, dans la prise de décision sur la vie de l’Église… Au niveau de notre synode diocésain, Lille-Arras-Cambrai, par exemple, nous avons autant de femmes que d’hommes

Sentez-vous des résistances du côté de vos confrères évêques?

Mgr L.U.: Oui, il peut y avoir des résistances chez certains. Il nous faut encore sortir de certaines représentations mentales. Je retiens là encore les propos d’Anne-Marie Pelletier soulignant que les hommes sont portés à ne pas voir les femmes, là où elles sont. C’est peut-être lié à la tradition masculine du sacerdoce… Mais je ne pense pas que la problématique de la domination masculine soit propre à l’Église. 

Et il ne serait pas juste d’oublier que nous confions déjà des responsabilités aux femmes dans l’Église. Quand j’ai choisi une femme à la direction de l’enseignement diocésain, c’était pour ses compétences. Et lorsque j’étais évêque de Chambéry, j’ai nommé une femme économe diocésain pour les mêmes raisons, et non pour assurer une présence symbolique. Je ne connais pas de diocèse aujourd’hui où les femmes n’ont pas de responsabilités. Il y a certainement des évêques qui résistent encore à nommer des femmes dans leur conseil épiscopal, mais ils ne résistent pas à tout!

 

Pensez-vous que ce soit une question de génération?

Mgr L.U.: Je ne crois pas, non. Quand des femmes sont invitées à enseigner dans les séminaires par exemple, ce ne sont pas forcément les évêques ou les prêtres qui réagissent le plus durement, mais certains jeunes eux-mêmes…

L’intervention de Pascal Balmand (NDLR: secrétaire général de l’enseignement catholique, qui intervenait également devant les évêques mardi 4 novembre) sur la place des hommes et des femmes dans l’éducation était de ce point de vue très intéressante: comment éduquer à cette juste complémentarité? Pendant des siècles, la pédagogie s’est construite à l’exemple de l’Église. Il serait dommage que l’enseignement catholique perde sa vocation et ne soit pas pilote en la matière.

Recueilli par Céline Hoyeau

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Il-nous-faut-trouver-comment-associer-davantage-les-femmes-au-gouvernement-de-l-Eglise-2014-11-05-1259868

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